Selon un bilan actualisé mardi soir par le ministère de l'Agriculture, des oeufs contaminés au fipronil, un insecticide, ont été importés des Pays-Bas et de Belgique, par cinq entreprises françaises dont une basée dans le Morbihan.
Les cinq "établissements d'ovoproduits sont situés dans la Vienne, le Maine-et-Loire, le Pas-de-Calais, le Nord et le Morbihan", a précisé le ministère, ajoutant que "des enquêtes de traçabilité sont en cours" pour "identifier la destination des produits déjà expédiés et susceptibles d'être contaminés".Deux entreprises ont reconnu mardi avoir utilisé à leur insu des oeufs contaminés, ayant reçu 13 lots. Igreca, leader mondial du secteur, basée dans le Maine-et-Loire, a dénombré "30.000 oeufs de fournisseurs hollandais", affirmant avoir "identifié les lots de produits finis fabriqués à partir de ces matières premières". Ces ovoproduits (ingrédients à base d'oeufs) servent notamment à la fabrication de plats préparés et de pâtes.
Par ailleurs, un éleveur du Pas-de-Calais "avait spontanément déclaré l'utilisation" du même insecticide, signale le ministère de l'Agriculture. "Les analyses menées (...) s'avèrent positives, mais aucun oeuf issu de cet élevage n'a été mis sur le marché", poursuit le ministère, annonçant que ces oeufs "seront détruits".
"Modérément toxique"
Depuis fin juillet, la contamination au fipronil a entraîné la destruction de millions d'oeufs dans plusieurs pays européens. Des enquêtes judiciaires ont été ouvertes aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne. Les élevages mis en cause expliquent que la substance a été introduite lors d'un traitement contre le pou rouge, un parasite très néfaste pour les poules pondeuses.Considéré comme "modérément toxique" pour l'homme par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le fipronil est dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde. Les faibles concentrations mesurées dans les oeufs contaminés rendent toutefois le risque d'empoisonnement très faible voire nul. Dans l'Union européenne, l'utilisation de ce pesticide est interdite pour les animaux destinés à la chaîne alimentaire, mais reste courante dans de nombreux produits antiparasitaires pour les animaux de compagnie (anti-puces et anti-tiques) et dans des produits à usage domestique contre les infestations (anti-termites, anti-fourmis, anti-blattes...).